Dans la tête de la génération Z : Les défis en matière de santé mentale

Une enquête menée auprès de jeunes adultes de la génération Z, âgés de 19 à 24 ans, a révélé que 42% d’entre eux étaient touchés par un trouble de santé mentale.

Née entre le milieu des années 1990 et le début des années 2010, la génération Z se distingue par sa forte dépendance à la technologie. Avec 98% d’entre eux possédant un smartphone, ils représentent les natifs numériques. Entre jeux vidéo, durée d’attention très courte amplifiée par le phénomène TikTok et surutilisation des réseaux sociaux, les membres de cette génération présentent des particularités uniques.

Cependant, cette culture de l’hyperconnexion semble avoir une mauvaise influence sur leur santé mentale.

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Santé mentale et génération Z – Que se passe-t-il ?

La génération Z est sans aucun doute la génération qui se soucie le plus de la santé mentale par rapport aux autres générations. D’ailleurs, 80% d’entre eux indiquent être touchés par l’anxiété.

La génération Z par rapport aux autres générations

L’enquête publiée récemment vient confirmer une réalité alarmante. Saviez-vous que 18% des jeunes issus de la génération Z indiquent avoir une mauvaise, voire très mauvaise santé mentale ? Ce taux s’accroît significativement au fil des générations.

Par exemple, les personnes nées entre 1980 et 1997 sont 4% de moins à signaler des problèmes de santé mentale. Encore plus frappant, les Baby boomers sont 3 fois moins nombreux à signaler de tels troubles.

Ces chiffres tirent la sonnette d’alarme et nous ordonnent de comprendre les nouveaux défis de la génération Z.

ℹ️ Les Millennials ou “Gen Y”, sont nés entre le début des années 1980 et la fin des années 1990. La génération X correspond aux personnes nées entre le début des années 1960 et le milieu des années 1970. Enfin, les baby boomers sont nés entre le milieu des années 1940 et le début des années 1960.

Principaux troubles mentaux diagnostiqués chez les membres de la génération Z

Selon une étude publiée en 2023 révèle que près de 80% des jeunes nés après 1997 sont touchés par l’anxiété et plus de 70% souffrent de dépression.

C’est 3 à 4 fois plus que les taux de TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec/sans Hyperactivité), de stress post-traumatique (ESPT) ou de trouble obsessionnel compulsif (TOC).

En comparaison, les troubles de l’alimentation, l’insomnie ou encore l’abus de substances sont 5 à 15 fois moins fréquents chez les jeunes de la génération Z.

Les femmes sont plus touchées que les hommes

Si la génération Z présente déjà des chiffres inquiétants en matière de santé mentale, ces derniers le deviennent encore plus lorsqu’on observe la disparité entre les genres. En effet, les niveaux de stress et d’anxiété chez les femmes de cette génération sont presque 10 points plus élevés que chez les hommes.

Cet écart semble même s’aggraver avec le temps.

En 2020, 52% des femmes de la génération Z étaient touchées par ce phénomène, contre 41% chez les hommes. Si ce taux est resté constant chez les femmes de moins de 24 ans, celui des hommes a baissé de 3 points en trois ans.

Comprendre la génération Z : facteurs contribuant aux problèmes de santé mentale de la génération Z

Les problèmes de santé mentale constatés chez les jeunes de la génération Z peuvent s’expliquer par de nombreux facteurs. La finance, amplifiée par un contexte économique peu favorable, reste la principale cause d’anxiété.

La finance reste l’une des principales préoccupations de la génération Z

Le stress et l’anxiété sont causés par plusieurs critères chez la génération Z :

Le stress financier

C’est surement le critère qui cause le plus de stress à la génération Z. L’inflation, le coût de la vie élevé et les incertitudes économiques alimentent les inquiétudes quant aux perspectives d’avenir. De nombreux jeunes commencent leur vie avec des dettes liées aux études sans être sûrs de pouvoir trouver un emploi après leur cursus.

“J’ai du mal à dormir en pensant à mes dettes étudiantes et à la difficulté de trouver un emploi bien rémunéré après mes études. C’est vraiment stressant.” — Lucas, 24 ans.

L’utilisation élevée des réseaux sociaux

L’usage intensif des médias sociaux instaure une pression constante de comparaison et de perfection chez les jeunes utilisateurs.

“Chaque fois que je vois des personnes qui postent une réussite concernant leur vie privée, je me sens mal à l’aise et stressée. J’ai l’impression de ne jamais être à la hauteur.” — Emma, 22 ans

Le changement climatique

Le changement climatique cause également de l’anxiété chez les jeunes. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent pour leur avenir et celui de la planète, craignant des catastrophes naturelles, une perte de la biodiversité ou encore des défis économiques insurmontables.

“L’idée que notre planète pourrait devenir inhabitable à cause du changement climatique m’est insoutenable. Je me sens impuissante face à l’ampleur du problème.” — Léa, 21 ans

Le sentiment de solitude

L’usage excessif des réseaux sociaux entraine parfois un sentiment de solitude. Ce phénomène s’est d’autant plus aggravé avec la pandémie de COVID-19. En effet, même si les jeunes sont hyperconnectés, ils ne se sont jamais senti aussi seuls que derrière leurs smartphones…

“Même si je suis connecté en ligne, je me sens souvent seul et isolé. Les interactions virtuelles ne remplacent pas les vraies connexions humaines.” — Antoine, 20 ans.

Absence de but dans la vie

La combinaison de tous les facteurs précédemment mentionnés semble induire une perte croissante de repères. Beaucoup de jeunes ressentent une pression énorme pour définir leur avenir et trouver leur passion.

“Je ne sais toujours pas ce que je veux faire de ma vie, et cela m’inquiète constamment. Tout le monde dans ma famille ou mon entourage semble avoir un plan, sauf moi.” — Clara, 23 ans.

Temps passé sur les réseaux sociaux

Seulement 3% des jeunes de la Gen Z n’utilisent pas du tout les réseaux sociaux. Un contraste lorsque l’on découvre que près de 35% des jeunes passent plus de deux heures par jour sur les réseaux sociaux. Si ces chiffres sont assez impressionnants, ils le sont encore plus en sachant que les réseaux sociaux ont des effets néfastes sur la santé mentale.

Si les réseaux sociaux ont d’abord été créés pour rapprocher les gens, cela peut aussi avoir l’effet inverse selon Helpguide.org. En effet, l’utilisation abusive des réseaux sociaux se répercute sur la santé mentale en créant un sentiment d’isolement et de solitude.

C’est également ce qu’en conclut Cultivating Health. Leur étude démontre que les réseaux sociaux sont sources de sentiments négatifs tels que l’anxiété, la dépression, la solitude et le FOMO (Fear of Missing Out), traduit en français par la peur de passer à côté de sa vie.

Où passent-ils leur temps en ligne ?

YouTube est de loin la plateforme la plus utilisée par la génération Z. Plus de 80% des jeunes de moins de 27 ans y passent leur temps.

On retrouve ensuite Instagram, TikTok et Snapchat. Ces réseaux constituent des lieux virtuels d’échanges très populaires auprès de la génération Z. Pour un plus petit nombre, la domination de ces géants est suppléée par l’émergence d’autres plateformes comme BeReal, Twitch ou encore Discord.

Par ailleurs, nous constatons que les hommes de la génération Z sont plus enclins à utiliser des plateformes comme YouTube, X (anciennement Twitter), Discord, Reddit et Twitch, tandis que les femmes du même âge préfèrent majoritairement Instagram, TikTok, Snapchat et Facebook.

En termes de motivation, 68% des utilisateurs déclarent utiliser les réseaux sociaux pour se divertir et “scroller”. Seulement 19% des jeunes utilisent les réseaux sociaux pour exprimer leur opinion et communiquer.

Solutions pour prendre soin de sa santé mentale

Comprendre et traiter les maladies mentales

Si vous vous cassez une jambe, vous allez naturellement chercher à vous faire soigner chez un docteur ou à l’hôpital.

Alors, pourquoi ne pas en faire autant pour les troubles mentaux ? Cette négligence est d’ailleurs particulièrement ressentie par la génération Z. Un témoignage recueilli par le cabinet McKinsey en témoigne : “J’ai du mal à trouver un psychologue avec qui je me sens à l’aise, quelqu’un qui se souvient de mon nom et de ce que nous avons fait la semaine précédente.”

Pour remédier à cette situation, il est essentiel de mieux comprendre les maladies mentales. Souvent invisibles à l’œil nu, elles causent pourtant de grandes souffrances aux personnes touchées. Les maladies mentales se caractérisent par des altérations de la pensée, de l’humeur ou du comportement, entraînant un état de détresse et de dysfonctionnement significatif.

Pour mieux comprendre et traiter les maladies mentales, plusieurs solutions peuvent être mises en place :

  • À l’école : en intégrant des programmes éducatifs permettant de mieux comprendre les problèmes liés à la santé mentale.
  • À la télévision et sur Internet : en lançant des campagnes de sensibilisation permettant au grand public de prendre connaissance des troubles et des symptômes.
  • Au niveau des soins : en facilitant l’accès à des soins, en les rendant plus abordables par exemple.

Le coût des soins reste un obstacle majeur pour les personnes désireuses de se soigner : “J’ai trouvé le thérapeute idéal pour moi, mais je ne pouvais pas me le permettre, même avec une assurance. Le plus grand obstacle à l’obtention d’un traitement de santé mentale a été d’ordre financier.” 

Prioriser le bien-être mental

En plus de comprendre et de soigner les maladies mentales, il convient également de traiter le problème en amont. Si certains troubles nécessitent des traitements spécifiques, d’autres peuvent être évités ou limités par des pratiques quotidiennes plus saines :

  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Limiter l’utilisation des réseaux sociaux
  • Maintenir une alimentation saine et équilibrée
  • Prendre du temps pour soi
  • Chercher un soutien au travail si besoin

Conclusion

La génération Z est en première ligne face à l’accroissement constant des troubles de santé mentale. Les chiffres révélés dans cette étude confirment malheureusement les faits : les troubles mentaux chez les jeunes adultes sont de plus en plus importants.

De l’usage excessif des réseaux sociaux au dérèglement climatique, en passant par un contexte économique défavorable, nous avons identifié les vecteurs d’un mal-être de plus en plus profond. L’impact contre-productif et les enjeux sociétaux causés par ce fléau sont tout aussi indéniables que la nécessité d’agir pour enrayer cette tendance générale.

Les solutions sont multiples pour favoriser le bien-être mental des jeunes adultes. Une meilleure compréhension des maladies mentales, associée à la promotion d’habitudes plus saines, sera le premier rempart contre l’accroissement de ces troubles, menaçant les générations futures.

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